23.2.06

Gagner les « coeurs et les esprits »

Dans un document récemment déclassifié et diffusé par la National Security Archive, le Pentagone décline sa stratégie pour contrôler l’information. Intitulé Information Operations Roadmap, le document daté et paraphé par Donald Rumsfeld le 30 octobre 2003, passe en revue les différentes activités de l’Armée ayant trait à la maîtrise de l’information. L’éventail de ces activités va de la guerre électronique, à l’intoxication massive des médias en passant par la « guerre à l’internet » sans compter les opérations psychologiques (Psyops).

Au lendemain du 11 septembre, le Pentagone s’était déjà illustré en créant dans le plus grand secret l’Office for the Strategic Influence (OSI), une agence de propagande chargée de modeler les opinions publiques au niveau planétaire par une intoxication massive des médias afin de soutenir la guerre au terrorisme. A l’époque, les révélations de la presse sur les activités de l’OSI et leur impact sur les informations diffusées par les médias états-uniens ont contraint Donald Rumsfeld à annoncer la fermeture de cette nouvelle agence. En effet le Smith-Mundt Act interdit de mener des campagnes de désinformation visant un public états-unien.

Le Pentagone n’a pas renoncé pour autant à ses projets, l’Office for the Strategic Influence (OSI) a été remplacé par Office of Special Plans (OSP) pour devenir courant 2003 le Northern Gulf Affairs Office. Crée en septembre 2002 et supervisé par le sous secrétaire à la défense William Luti, cette officine s’est attelée à préparer le terrain pour une intervention en Irak, en distillant des informations sur les supposées armes de destruction massive détenues par l’Irak, et ses liens avec le terrorisme international.

Le document rendu public fin janvier 2006 par la National security Archive, confirme que le Pentagone n’a pas abandonné le terrain de la guerre de l’information et de la propagande. Ainsi le document indique que « L’importance de la maîtrise de de l’information, explique l’objectif de transformation des Opérations d’information pour en faire une arme à part entière comme c’est le cas des forces aériennes, terrestres, navales, ainsi que les forces spéciales » (« The importance of dominating the information spectrum explains the objective of transforming IO into a core military competency on a par with air, ground, maritime and special operations »)

C’est donc dans cette optique que le Pentagone investit un champ de compétence antérieurement dévolu au département d’État, et plus particulièrement au sous sécrétaire d’État à la diplomatie publique et aux affaires publiques (The Under Secretary for Public Diplomacy and Public Affairs) en fait un ministère de la propagande dont la mission est de diffuser la doctrine états-unienne, notamment par le biais de médias directement sous son contrôle tels que Voice of America, ou TV Marti. Ainsi le document affirme également que « les principales activités en matière d’information du département de la Défense incluent les affaires publiques, le soutien militaire à la diplomatie publique et les opérations psychologiques » ( « Major DoD "information activities" include public affairs, military support to public diplomacy and PSYOP »).

Le récent scandale impliquant le Pentagone et un de ses sous-traitants, le Lyncoln Group, au sujet d’articles journalistiques présentant l’occupation de l’Irak sous un jour favorable, rédigés par des militaires états-uniens puis diffusés par la presse irakienne, illustre cette stratégie. En outre le Pentagone n’exclut pas de développer lui même des médias au service de la propagande. il est fait mention de la volonté de « développer un site web d’audience mondiale au service des objectifs de communication des États-Unis. Les contenus proviendraient essentiellement de tiers, et donc plus crédibles pour des publics étrangers que s’ils émanaient d’officiels états-uniens ». (« Develop a global web site supporting U.S. strategic communications objectives. Content should be primarily from third parties with greater credibility to foreign audiences than U.S. officials »). De fait le Pentagone gère directement à travers l’US European Command les deux sites suivants : Le Southeast European Times sur les Balkans, et Magharebia.com sur le Maghreb et affiche sa volonté d’« identifier et de disséminer les points de vues de tierces parties qui soutiennent les positions états-uniennes. Ces sources pourraient ne pas épouser totalement les positions US comme le souhaiterait le DSG (Abréviation non déclinée), mais pourraient néanmoins exercer une influence positive ».(« Identify and disseminate the views of third party advocates that support U.S. positions. These sources may not articulate the U.S. position the way that the DSG would, but they may nonetheless have a positive influence »).

D’ailleurs l’internet est dans ce document désigné comme étant un ennemi à combattre, ainsi « le département va se battre contre le net, comme il le ferait contre un système d’armes » (« the Department will "fight the net" as it would a weapons system »). En effet le contrôle des différents réseaux de communication et d’information est devenu un élément statégique majeur pour s’assurer la victoire aussi bien sur les champs de bataille que dans les opinions publiques.

Toutefois, le Pentagone reconnaît que « L’information destinée à un public étranger, y compris la diplomatie publique et les opérations psychologiques est de plus en plus consommée par un public domestique. » (« information intended for foreign audiences, including public diplomacy and PSYOP, increasingly is consumed by our domestic audience and vice-versa ».), se plaçant de fait sur le terrain de l’illégalité. Pour y remedier le Department of Defense propose une meilleure coordination interagences afin d’assurer la cohérence globale des actions de propagande états-uniennes.

Lien vers le rapport Information Operations Roadmap United-States, Department of Defense, released by National Security Archive (PDF 2,3 Mo)
source: La guerre de l’information Cyril Capdevielle (Réseau Voltaire)

21.2.06

Allégorie urbaine et lutte de classes

«on ne va pas régler le problème des banlieues »... au bureau , au café combien de fois avons-nous surpris cette formule d'un deuxième degré confortable . Faut-il y voir comme un aveu embarrassé, un symbole ambigu et grossier d'absence de conscience citoyenne pour ne pas dire « politique »? En ces temps de «Guerre sainte» chômage et Coran ne forment-ils pas les deux faces, d'une même pièce ? Bien étrange monnaie républicaine devenue hélas monnaie courante! Mais faut-il vraiment prendre pour argent content cette monnaie de singe frappée du sceau des cités, celui de la rupture face à une société d' hyper- consommation insolente qui n'épargne ni les hommes ni Dieu. Pour dialoguer à nouveau et se comprendre, encore faut-il entendre et voir. Pour entendre, il faut arrêter le bruit, le feu, la fureur et les cris. Pour voir, descendre de voiture et oser aller au delà, parfois juste à côté, là ou «l'homme blanc ne s'aventure plus » depuis bien longtemps.

En se reportant à la rubrique des faits divers de la presse on peut noter les incidents qui alimentent fantasmes et réalités de la vie des quartiers : voitures brûlées, « caillassage » de bus, bagarres entre bandes et cités , vols et rackets, « deals » et agressions accroissement de la délinquance en tout genre. Cette expression brutale d'un malaise diffus n'a cessé de croître. Sur les murs, les portes, les carrosseries de camion, fleurissent tatouages barbares et slogans exubérants qui révèlent cette lente dégradation des relations sociales stigmatisant toute forme d'intégration ou d'assimilation nationale et ne laissant aucune autre alternative que l'« émeute urbaine » comme mode d'expression territoriale, la violence comme mode de reconnaissance identitaire .

A mesure qu'a progressé le chômage des jeunes, la ZUP est devenue le quartier « à problèmes » . Faute d'une politique de mixité sociale du logement, la «ghettoïsation » des immeubles a provoqué le départ de familles « respectables ». Le « bizness » s'est développé, des incidents plus fréquents ont eu lieu, la peur a gagné les anciens habitants des « blocs », engendrant la
spirale : peur des «vieux »/provocation des jeunes/demande de sécurité des premiers/protestation contre les interventions policières des seconds, etc.

Les jeunes qui s'attroupent et barrent l'accès des immeubles ne sont pas menaçants à proprement parler. Mais, du fait de leur présence constante, règne une atmosphère faite d'un mélange de suspicion a priori et d'hostilité sourde au monde environnant.
Dans la rue piétonne ou dans la ZUP, on sent chez eux une fébrilité à occuper l'espace, largement et bruyamment, comme s'ils devaient manifester publiquement le droit de le faire. Une
« sur-occupation » vécue comme la compensation de leur sentiment d'infériorité sociale.

La violence de l'émeute urbaine exprime la haine, souvent retournée contre soi, d'un groupe socioculturel particulier : des enfants d'immigrés, qui ont subi une élimination scolaire précoce - ou qu'on a orientés vers les « sales » lycées d'enseignement professionnel (LEP) - et qui se sentent enfermés dans un destin de losers. Marquée négativement par l'institution scolaire, souvent sans repères familiaux, en rupture, cette génération est à la fois endurcie précocement par les épreuves de la vie (familles pauvres, monoparentales, etc.), et rebelle, dès l'école primaire, à la plupart des formes d'autorité institutionnelle. Elle a du mal à reconnaître une quelconque légitimité aux institutions. La violence qu'elle exprime plonge ses racines dans l'ordre social, mais aussi dans le quartier, dans les familles, dans l'histoire.

La sécurité, la «question des immigrés» et les ruptures sociales ont travaillé de l'intérieur les élections municipales de mars 2001 tout comme la présidentielle d'avril et mai 2002. Et il y a fort à parier que cela se reproduise lors des prochaines échéances locales et nationales .

On le remarque plus particulièrement dans les quartiers « sensibles », dans les lieux de « malvie » : un « système » sociopolitique cohérent qui reposait sur une culture ouvrière politisée, à l'usine et dans les quartiers populaire est en voie d'extinction. Cette culture a volé en éclats sous l'impact des effets multiples de la crise (paupérisation, pression croissante au travail, fuite des ouvriers les moins mal lotis dans l'habitat pavillonnaire, sauve qui-peut individuels). Pour l'instant rien ne l'a remplacée.

Plutôt que se lancer dans une politique de la ville coûteuse et incertaine, ne conviendrait-il pas de renforcer simplement les "liens de proximité " (au travail, dans les quartier) dont les classes populaires avaient su se doter et qui se sont effritées au cours de ces vingts dernières années. C'est-à-dire stabiliser et « sécuriser» les conditions d'existence de ces classes. Et, ce faisant, redonner fierté au monde ouvrier en ne faisant plus semblant de s'ïntéresser à lui seulement au lendemain ou à la veille des élections...Et si cela ne "règle pas le problème des banlieues" cela pourrait nous rapprocher à défaut d'idéal social, d'un retour au dialogue ... en arrêtant le bruit, le feu, la fureur et les cris quelques instants. Et si décidément les mots ne sont que des symboles, "alors il faut crever les mots". (Krishnamurti)

17.2.06

Affronter le pire pour l'éviter

Depuis le xxe siècle, l'humanité est capable de s'autodétruire. Mais elle refuse de le penser. Entre savoir-faire et réflexion, l'abîme se creuse. Tenir la catastrophe majeure pour inéluctable de façon à trouver l'énergie de faire qu'elle ne se produise pas. Il est faux de dire que croire au destin vous démobilise. Notre liberté, c'est de choisir notre destin. Entretien avec le philosophe Jean-Pierre Dupuy paru dans le hors-série décembre 2005 du mensuel Les Enjeux.

Vous avez publié cette année Petite métaphysique des tsunamis. En quoi le tsunami de décembre 2004 vous parait-il pouvoir être le point de départ d'un renou-vellement de la réflexion sur le « mal »?

Avec le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755, c'est toute une méta-physique du mal qui a volé en éclats. Celle qui tenait la mort, la maladie, l'accident pour la juste punition infligée par Dieu à celui qui avait péché contre lui. Dieu était donc la cause du mal physique. Cette notion de « mal physique » perd tout son sens après Lisbonne et, surtout, la lecture qu'en donne Rousseau. Il n'y a de mal que moral, et il est entièrement de la responsabilité des hommes. Quant aux catastrophes naturelles, les dommages qu'elles causent ne sont pas moins l'ouvrage des hommes: ce n'est pas la nature qui a construit Lisbonne là où elle était et de façon aussi exposée. Cette vision des choses a connu son apogée avec le tsunami de décembre 2004, lorsqu'une association spécialisée dans la prévention des catastrophes natu-
relles a banni de son vocabulaire, et donc de son nom, le concept de « catastrophe naturelle », pour les raisons mêmes qu'invoquait Rousseau. Quant à Katrina, un éditorial du New York Times du 2 septembre 2005 le qualifiait de « catastrophe causée par l'homme » (the man-made disaster).

Qu'avons-nous appris depuis le début du siècle de cet enchainement de catastrophes à la fois naturelles et terroristes ?

Notre siècle n'a même pas cinq ans et il ne faut pas trop lui en demander. Mais l'histoire du xxe siècle aurait dû nous avertir qu'on ne peut se contenter de la réponse de Rousseau. Avec lui
et surtout Kant, s'est mise en place une séparation radicale entre le monde de la nature, habité uniquement par des causes, sans intentions ni raisons, et le monde de la liberté, où les raisons
d'agir tombent sous la juridiction de la loi morale. C'est ce cloisonnement qui vole à son tour en éclats avec les horreurs morales produites dans le siècle passé. Lorsque certains seuils de monstruosité sont dépassés, les catégories morales qui nous servent à juger le monde tombent
en désuétude. Il semble alors qu'on ne puisse rendre compte du mal qu'en des termes qui évoquent une atteinte irréparable à l'ordre naturel du monde. Je montre dans mon livre que ce n'est pas par hasard si le terme qui a finalement été retenu pour dire l'extermination des juifs d'Europe, shoah, désigne une catastrophe exclusivement naturelle; ni que les survivants des massacres nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki se réfèrent à la catastrophe en utilisant
le mot japonais de... tsunami. D'où un chassé-croisé étonnant. Avec Rousseau, le mal est entièrement moral, c'est notre affaire. Pour Hannah Arendt et Günther Anders, les deux grands philosophes des catastrophes morales du xx e siècle, le mal est comme une sur-nature, il nous transcende. Il faut sortir de ce jeu de bascule.

Selon vous, tout en ayant collectivement l'Intuition que le pire n'est pas impossible, nous refusons d'y croire, comme une sorte de refoulement collectif. Qu'est-ce qui nous empêche de bien penser la manière de faire face aux catastrophes futures ?

Primo Levi citait le vieil adage allemand: « Les choses dont l'existence paraît moralement impossible ne peuvent exister. » Tout nous porte à penser que nous ne pouvons étendre
indéfiniment, ni dans le temps ni dans l'espace, le mode de développement qui est actuellement le nôtre. Mais remettre en cause ce que nous avons appris à assimiler au progrès aurait des répercussions si phénoménales que nous ne croyons pas, et tenons pour impossible, ce que nous savons pourtant être le cas.

Qu'est-ce que ce refus de croire que la catastrophe est possible nous dit sur l'évolution de nos sociétés ?

L'époque que nous vivons est vraiment fascinante: l'humanité est en train de prendre conscience d'elle-même au moment même où elle comprend que sa survie est en danger. La catastrophe majeure qui barre notre horizon sera moins le résultat de la malignité des hommes ou même de leur bêtise que de leur courte vue. Si elle se présente comme quelque chose qui nous dépasse et que nous refusons de voir, ce n'est pas qu'elle est une fatalité; c'est qu'une multitude de décisions
de tous ordres composent un tout qui les surplombe, selon un mécanisme d'auto-transcendance. La voilà, la synthèse-dépassement de Rousseau et d'Arendt : nous sommes la source du mal, mais celui-ci nous transcende.

Votre thèse est que l'obstacle majeur à un sursaut devant les menaces qui pèsent sur l'avenir de l'humanité n'est pas d'ordre scientifique mais conceptuel: que proposez-vous pour « changer radicalement notre manière de penser » ?

Lorsque la catastrophe est devant nous, l'irrationnel ou le fou, c'est celui qui détourne les yeux. Je propose de bâtir sur l'expérience que nous faisons d'un mal qui, bien qu'issu de nous, nous dépasse. L'orgueil auquel nous conduit Rousseau, c'est de croire que nous en sommes responsables. Nous avons besoin d'un extérieur à nous pour respirer et ne pas nous accuser les unsles autres, et cela, la religion ne nous le fournit plus. Nous ne savons plus regarder la contingence dans les yeux, comme le proposait Voltaire après le séisme de Lisbonne. Il nous
reste l'humilité de reconnaître que nous sommes désormais capables d'activer dans la société et dans la nature des processus que nous sommes incapables de penser. C'est ce qui unit Hiroshima, Auschwitz, le 11 septembre, les conflits majeurs dont la mondialisation est grosse pourvoyeuse et les « surprises climatiques » que les experts nous annoncent pour certaines, sans craindre le paradoxe. Face à cela, un seul mot d'ordre: ne pas dépasser les seuils au-delà
desquels l'abîme se creuse inéluctablement entre notre savoir-faire et notre capacité de penser. Vous voulez quelque chose de plus « concret » ? C'est l'ingénieur social qui se rapporte
à la société comme un menuisier à la table qu'il fabrique, qui offre du concret, du solide. C'est, aujourd'hui, ce que nous devons craindre le plus.

Comment le principe de responsabilité devrait-il s'exprimer aujourd'hui ?

Tenir la catastrophe majeure pour inéluctable de façon à trouver l'énergie de faire qu'elle ne se produise pas. Il est faux de dire que croire au destin vous démobilise. Notre liberté, c'est de choisir notre destin.

La philosophie contemporaine n'est-elle pas (un peu trop) hantée par la question du « mal » ? Quelle place faites-vous à l'espérance dans votre réflexion sur le futur ?

Il est vrai que les principaux acteurs de la géopolitique actuelle n'ont que le mot « mal » à la bouche, ils se l'envoient mutuellement à la figure. Mais je ne sache pas que Bush, Ben Laden,
Saddam et consorts soient des philosophes ! La philosophie morale et politique contemporaine, tributaire de la pensée anglo-américaine, ignore radicalement la question du mal.
Le sujet qui concentre ses énergies est le calcul de l'équilibre entre égoïsme et altruisme qui va assurer le bon fonctionnement de la société. Elle reste aveugle à une autre forme de sacrifice de soi que l'altruisme: le sacrifice de celui qui se hait lui-même et le fait payer aux autres. Il se fait sauter pour faire sauter des milliers d'êtres humains. Le ressentiment est devenu le principal moteur de la vie internationale. Moi qui ai introduit la pensée de John Rawls en France en publiant son ouvrage Théorie de la justice, j'ai rompu avec lui après le 11 septembre. Trop de naïveté au sujet du mal vous en rend complice. L'espoir est à bannir, car le mot est devenu synonyme d'attente béate que la technologie nous sorte d'affaire, comme, pense-t-on, elle l'a toujours fait dans le passé. C'est cet espoir-là qui donne aujour-d'hui à la course de l'humanité l'allure d'un grand mouvement de panique dont personne ne peut plus s'extirper. Cependant, notre langue distingue l'espoir de l'espérance. Et au sujetde l'espérance, qui est de l'ordre de l'intime et du sacré, mieux vaut se taire.
source: Les Enjeux décembre 2005- Marie-Paule Virard

15.2.06

Convoiler en justes noces ?

A-t-on assisté à un nouvel épisode de l'affrontement des cultures et des civilisations ? A une nouvelle bataille de Poitiers ? Ce samedi 12 février dernier, l'adjoint au maire de Limoges a refusé d'unir civilement dans les liens du mariage deux personnes dont l'une se présentait entièrement voilée devant lui. (France 3 - Régions - Flash Info)

Invitée à retirer son voile dans une pièce voisine - et seulement ce voile qui lui couvrait tout le chef - pour permettre son identification comme l'exige la loi - elle prétendait être de sexe féminin et avançait une identité qui devait être vérifiée - la concurrente au mariage s'y est refusée. Son prétendant et les deux "témoins" l'ont conforté dans son attitude et ont mal vécu le souci exprimé par l'officier d'état-civil. Ils auraient pris à partie l'adjoint au maire et l'agent du service de l'état-civil avant de quitter les lieux.

Il est difficile de ne pas approuver l'attitude de l'adjoint au maire de Limoges quitte à ce que certains crient à la discrimination. Il est quand même surprenant que certaines personnes veuillent bénéficier des règles du jeu républicain - en l'espèce le mariage civil - en refusant de respecter les règles de cette même République.

Déjà à Lyon en septembre 2005, au moment de signer le registre d'état civil, afin de pouvoir vérifier son identité, l'adjointe au maire avait demandé à une femme témoin de soulever le voile
qu'elle portait et qui lui couvrait le front et le cou. La jeune femme refusa. L'officier de l'état civil lui a alors indiqué qu'elle devait la récuser. La jeune femme préféra renoncer à être témoin.

Il est bien dommage qu'il faille aujourd'hui apprendre les règles du jeu social par des refus ou la répression, mais cette société est ainsi faite que tout doive être régulièrement relégitimé !

Source: Blog de Jean-Pierre Rozenczveig

13.2.06

Room service 2016

...Error....IP Resec control failed... Error... IP Resec control failed... Error... IP Resec control failed... le message synthétique passait et repassait en boucle dans l'oreillette de mon set top box. Sur ma gauche, jailli de l’horizon, le soleil rouge entamait sa course. Le ciel livide virait du gris au bleu sale. La nuit avait été chaude. La journée s’annonçait caniculaire. D’après la météo, aucun espoir de rafraîchissement dans les jours à venir. Ça durait comme ça, à plus de 35°, depuis le début du mois de janvier. Pétrole à 150 dollars le baril, réchauffement climatique, alerte au terrorisme nucléaire, pollution des villes : tous les clignotants énergétiques étaient au rouge depuis déjà quelques années. Dans cette région non loin de Shanghai, la plupart des villes avaient grandi trop vite, sales et encombrées des quartiers entiers étaient dévorés par des usines sous hautes protection. Je ne sais pas ce qui merdait ce matin là ... même sur mon terminal-jacket impossible d'établir la moindre connexion avec le matriciel de la boîte, encore ce maudit sniffeur de ligne qui faisait du zèle ... et aucune station de Remote Viewing ne semblaient en état de fonctionner dans cette rame aérienne qui m'emportait chaque matin au cœur de cet immense Hi-Tech Park du New-Sichuan ... Depuis que la croissance venait à s'essouffler, les membres de la classe moyenne avaient rejoint dans la rue l'armée croissante des chômeurs et certains quartiers avaient même sombré dans le chaos chronique ...Voilà pourquoi, sans doute, les autorités locales avaient cessé d'entretenir installations publiques de communication et mobilier urbain . Seules les " boites vocales" officielles qui hurlaient habituellement décrets et "directives urgentes" du parti fonctionnaient encore rappelant à qui voulait l'entendre que ce 27 janvier on fêtait le deux cent soixantième anniversaire de la naissance de Mozart ! En ce début de journée, je me sentais bien seul en attendant le départ de l'élévateur Nord qui m'emporterait au 187 ème étage de la Leshan Paradise Tower. Je me trouvais coincé entre un cavalier faux bronze façon Guerriers Tang et cette créature blonde platine qui affichait ostensiblement son Pass "Lexus" signe d'appartenance à l'executive-floor, au dessus d'un trench-coat bon marché en toile composite malmenée par un insolent 95 D. Le plus grand Bouddha du monde avait donné son nom à la plus grande aberration architecturale, une tour de 230 étages siège de la Chengdu Air Pama Corp qui culminait avec arrogance à 790 mètres d'altitude. J'entamais enfin l'ascension à très grande vitesse, perdu dans cette perplexité toute ...siliconnée. Derrière moi le grand hall aseptisé disparaissait abandonnant à ce niveau son pot-pourri de musique folklorique traditionnelle entre coupé de spots publicitaire pour un vinaigre de riz, un tour opérateur spécialiste du voyage aphrodisiaque low-cost en Mandchourie. Dans le Nord-Est depuis la fermeture de nombreuses usines d'Etat la région s'était rabattue sur l'industrie du sexe discount. Je n'arrivai toujours pas à compenser correctement lors de ces déplacements aérien à trés grande vitesse. Ce nouveau type d'ascenseur, utilisant la technologie dite maglev (magnetic levitation) ne me valait décidément rien. Une fois de plus je me retrouvais devant la porte de mon Jia-Room tout chiffonné de l'intérieur, à me battre avec mon estomac pour ne pas "lâcher" le pudding vapeur aux crevettes sur le bio-lecteur de l'entrée. Room service.... J'appelais à la rescousse Cervantès (père de tous les geeks incapables de s’arracher à leur univers virtuel) .... Le projecteur 3D-Dream directement branché sur mon néo-cortex me restitua sans filtre les souvenirs en trois dimensions de ce dernier Noël en famille dans le Vermont ...en 2005 !

Après l'ère industrielle, rien ...

L'ère industrielle est entrée dans sa phase critique. Le processus de diminution progressive est déjà bien entamé en 2005, et dans quelques années l'ère industrielle va s'arrêter. L'humanité n'a jamais connu pareille situation, l'ère industrielle a troublé profondément le processus humain, et il n'est pas certain cette fois que nous pourrons rétablir la situation. La menace qui pèse sur les approvisionnements énergétiques condamne irrémédiablement les infrastructures industrielles existantes et les activités industrielles qui en découlent. Personne ne peut ignorer que les ressources énergétiques primaires arrivent à épuisement, c'est une question de quelques années, tout au plus, et en même temps, ces mêmes ressources vont voir leur prix de revient augmenter dramatiquement, conséquence de leur raréfaction face à une demande qui s'accroît chaque jour. Nous vivons dans un monde où tout découle intimement de ce qui se produit de manière industrielle. Du fait de l'organisation industrielle mondiale, un minuscule changement d'un paramètre primaire (comme le prix du pétrole par exemple) a des conséquences incalculables sur une quantité de choses. Le dernier souffle industriel viendra d'Asie, et plus particulièrement de la Chine, pendant ce temps là, les deux autres puissances, l'Amérique et l'Europe éprouveront d'insupportables difficultés à contenir leurs industries, les emplois de leurs industries, sans parler bien sûr des innombrables activités indirectement liées à leurs industries. N'évoquons même pas la situation de l'Afrique qui sombre. Après celà, plus rien. L'ère industrielle est apparue subitement, au début du XIXème siècle, dans une sorte d'émulation de technologies naissantes, de nouvelles possibilités économiques induites qui semblaient alors plutôt simples à mettre en oeuvre à l'échelle humaine, telle une euphorie enthousiaste, mais qui n'a profité en réalité qu'à deux ou trois grandes puissances. Depuis toujours, ceux qui font l'industrie savent qu'elle ne sera pas éternelle. Aujourd'hui, cette "bulle spéculative enthousiaste" est déjà largement dégonflée d'un point de vue de sa dynamique et de ses perspectives, certes les activités économiques industrielles semblent encore présentes, mais sont déjà largement délocalisées vers des zones géographiques économiquement plus avantageuses, au détriment de quantité de choses. Une fois les ressources locales consommées, il n'y aura ensuite plus d'endroit où déporter la charge industrielle. Le continent africain ne pourra pas être utilisé comme l'aura été le continent asiatique du fait de son manque d'infrastructure, de son manque de préparation. La progression de la déconfiture de l'ère industrielle ira crescendo, dans un mouvement planétaire gigantesque et spectaculaire, hors de contrôle. Ce sont une quantité de paramètres qui se croiseront, se percuteront, et se répercuteront les uns aux autres. Peu d'économistes peuvent avoir une idée précise de ce à quoi il faut s'attendre, d'ailleurs un économiste seul enfermé dans ses analyses économiques ne peut pas prendre la pleine mesure de l'évènement mécanique qui se produit dans sa terrible complexité. Des notions bien plus élargies que simplement économiques doivent être prises en compte face à l'immensité du problème, elles incluent des aspects politiques, géopolitiques, sociologiques, humanitaires, sécuritaires, énergétiques, environnementaux et même plus curieusement religieux ou nouvellement climatiques. Le monde d'aujourd'hui renferme plus de 6 milliards d'être humains, dont les problèmes individuels augmenteront selon un schéma mécanique facile à comprendre, qui est bien entendu fonction de la problématique globale qui les impactera dans leur vie. La plupart des organisations gouvernementales ignorent ces faits dans leur gestion, ces mêmes organisations qui dirigent le monde et les peuples vont faire face au plus inextricable problème jamais connu sur Terre par l'espèce humaine. Nous devrons probablement connaître des situations aussi horribles que des épisodes chaotiques meurtriers, guerriers, terroristes mêmes dans lesquels culmineront famines, épidémies et autres évènements dramatiques, y compris bien sûr et surtout dans des pays civilisés. Bien avant l'épuisement des énergies essentielles, il sera déjà trop tard. Pour ma part, dans un réalisme contenu, j'exprime déjà souvent le fait que nous ayons déjà franchi le seuil de non retournement, point au delà duquel quoi que nous pourrions mettre en oeuvre, il est déjà trop tard. Bien qu'à priori il n'y ait pas de cause à effet qui sonne l'évidence, le 11 septembre 2001 pourrait bien être ce point de non retournement tel que je le décris. Dès maintenant, et beaucoup plus dans un avenir proche, la vie de chacun d'entre nous va changer en profondeur, très rapidement. Ceux qui affirment que la situation ne se dégrade pas ne prennent pas en compte une large quantité de paramètres, leur esprit d'analyse ne leur permet pas de prendre une pleine mesure de la gravité du problème. Nous vivons dans des pays où tout est présent en abondance, nos besoins primitifs sont largement comblés, ils consistent à pouvoir se nourrir, et vivre à température ambiante contrôlée. Les industries remplissent largement leur rôle qui consiste à nourrir les peuples et à leur assurer les conditions de vie élémentaires viables. Lorsque les énergies primaires viendront à manquer et/ou que leur coût ne permettra plus leur rentabilité, les industries, telles des dominos, tomberont en cascade à une vitesse jamais envisagée, que j'estime à une dizaine d'années tout au plus. Les conditions de vie seront alors catastrophiquement compromises. Chaque individu sera alors concerné directement. Rien qu'en Europe, comment faire déplacer quotidiennement des dizaines de millions de personnes qui doivent se rendre à leur travail à un niveau de coût acceptable, comment leur assurer un travail rentable, comment nourrir ces gens en leur portant leur nourriture jusqu'à chez eux comme c'est presque le cas aujourd'hui, comment occuper ces gens, comment faire des choses aussi simples que les chauffer en hiver, et les refroidir en été? Ce ne sont que quelques exemples pour évoquer les problèmes qui vont se poser à nous très vite et qui demanderont une réponse adaptée presque immédiate également. Des centaines de millions d'individus qui ont faim, qui ont froid, qui n'ont pas les ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins, ne serait-ce que financières, ou pire qui ont l'argent mais qui ne peuvent pas s'en servir ne pourront pas être contenus au calme simplement par des bonnes paroles. Des conflits seront inévitables et prendront des formes jamais envisagées. Les gouvernements ne mesurent pas la fragilité de leurs états. Aucun pays aujourd'hui peut se prévaloir d'un grand confort face aux crises à venir, tous les pays sont désormais devenus très sensibles à des changements économiques tels que ceux qui s'imposent à nous et qui donnent pourtant des signaux alarmants. L'ère industrielle ne nous a pas préparé à ce qui arrive, bien au contraire, elle nous a tous endormi. Avant l'ère industrielle, les groupes d'humains disposaient de leurs propres moyens de suffisance, ils étaient artisans ou paysans, ils étaient présents partout, et ce modèle a été supprimé purement et simplement au profit d'un modèle global centralisateur. L'humanité n'a jamais connu pareille situation, l'ère industrielle a troublé profondément le processus humain, et il n'est pas certain cette fois que nous pourrons rétablir la situation, en effet, il existe des situations faces auxquelles nous ne pouvons rien. Quand je dis celà, je veux dire que nous ne pourrons pas sauver 6 milliards d'humains. Nous pourrions peut-être en sauvegarder 2 milliards sur une période de quelques décennies, en espérant qu'ils pourront remettre sur pied un modèle viable. Mais je me garde bien de dire que ces 2 milliards d'humains sauvés seront localisés en Europe, en Amérique du Nord et dans les zones modernes de l'Asie, non il y aura bien d'innombrables morts y compris dans les pays civilisés, découlant d'un chaos généralisé qui me semble inévitable, malgré les moyens civils et militaires qui seront déployés par les gouvernements pour se protéger. Un évènement tel que celui décrit et résumé ici mériterait que nous cessions tous de nous attacher à nos occupations inutiles habituelles et quotidiennes, pour se consacrer ensemble à une modification immédiate de nos comportements et de nos activités, mais personne ne fait rien, néanmoins de plus en plus de gens pressentent que ce qu'ils lisent ici pourrait bien ne plus être de la science fiction. J'espère me tromper, avoir tort d'être pessimiste ou trop réaliste, sans quoi nous pourrions bien prochainement connaître les heures les plus sombres de l'histoire Humaine. source : Observabilis - Olivier RIMMEL , 18/10/2005

Le rêve américain risque de tourner au cauchemar planétaire

Que se passerait-il demain si les Chinois consommaient comme les Américains? La planète n'y survivra pas. Paradoxalement, c'est peut être le développement ultra-rapide la Chine qui incitera les pays industrialisés à se développer autrement. Il y a péril en la demeure. Ce n'est pas juste une ode supplémentaire au nécessaire besoin d'un développement durable. Cette fois, le cri d'alarme est suffisamment sérieux pour que son auteur, Lester R. Brown, obtienne une tribune lors du prochain forum économique mondial de Davos, fin janvier. Le message? Il faut trouver une nouvelle voie de développement économique, car la Terre ne survivra pas à l'actuelle. Le propos n'est certes pas nouveau, mais les projections chiffrées réalisées par le président de l'Earth Policy Institute de Washington font froid dans le dos. Pétrole excepté, la Chine est déjà aujourd'hui plus gourmande en matière primaire – céréales, viande, charbon, etc. - que les Etats-Unis. Elle consomme, par exemple, deux fois plus d'acier que les Etats-Unis, alors qu'elle n'en est qu'au début de son développement. Et ceci alors qu'on ne raisonne qu'en consommation globale. Que se passera-t-il demain si chaque Chinois consomme autant qu'un Américain ? La Chine absorberait les deux-tiers de la production mondiale de céréales. La surface bétonnée pour les routes, autoroutes et parkings nécessaires à son milliard de voitures équivaudrait aux surfaces rizicoles actuelles. Et la consommation de papier représenterait deux fois la production mondiale actuelle, autant dire de nombreuses forêts décimées… "Les Chinois commencent à reconnaître qu'ils doivent procéder à des modifications, mais ils ne sont pas encore allés jusqu'à dire en public que le modèle occidental ne marchera pas chez eux" note Lester Brown. Mais ce n'est pas la Chine qui est en faute. C'est le modèle de croissance économique occidental, dont s'inspirent les pays en voie de développement. Et ce modèle – centré sur l'automobile, la consommation d'énergie fossile et le gaspillage – ne peut plus fonctionner non plus pour les nations industrialisées. Paradoxalement, "La Chine nous aide à voir que les jours du vieux modèle économique sont comptés", conclut Lester Brown. Le plan A est mort. Le monde a donc besoin d'un plan B pour continuer son développement économique autrement. Or la plupart des solutions sont à portée de main. "A peu près tout ce dont nous avons besoin pour construire une économie compatible avec le progrès est déjà fait dans un ou plusieurs pays". Et l'institut de citer les fermes éoliennes en Europe, les toits solaires au Japon, la reforestation en Corée du Sud, les moyens de transports non-polluants. Ne manque qu'un ingrédient de taille : la volonté politique. Reste à espérer que les décideurs de Davos entendront l'urgence.
source : L 'Express , Ingrid Vergara , 09/01/2006

Un blog pour Muhammad ...

France-Soir est le seul quotidien français à avoir publié les dessins, provenant d'un journal danois . Ces caricatures ont été publiées par le quotidien danois Jyllands-Posten le 30 septembre 2005 dernier qui les tenait lui même d’un média norvégien. L'islam interdit à ses fidèles toute représentation du prophète. Le Prophète Muhammad est le modèle de tout musulman sur terre, il est facile d’imaginer pourquoi en parlant d’un “faux prophète”, “imposteur”, “fou”, “terroriste”, les musulmans ont pu se sentir heurtés dans leurs convictions . Le Coran lui a été révélé. S’il s’avère que le Prophète Muhammad n’était pas celui que l’on croit, le Coran ne peut plus être la parole de Dieu. Pour autant tous ceux qui ne sont pas musulmans sont-ils tenus de se conformer à un interdit de ce culte ? Et faut-il rappeler qu'en France on a toujours pas de pétrole mais qu'on a des idées .

Mais au fait, pourquoi ces dessins satiriques représentant le prophète Mahomet(Muhammad) ressortent-ils maintenant? À quelles fins? Est-ce un moyen utilisé pour dévier l'attention des opinions publiques? l’affaire devient étrange... Comme le dit le prophète Muhammad: "Il n'y a de Puissance ni de Force qu'en Allah" et " le Coran est la Parole de Dieu" et encore "Tout ce que l’on doit savoir pour vivre heureux y est contenu" c'est bien possible.

Pourtant le Coran ne se manifeste pas par un style particulièrement métaphorique et montre même souvent beaucoup de clarté dans ses intentions (II, 190): "Quiconque agira violemment contre vous, agissez de même à son égard ". Dès la sourate II, verset 186, l'appel à la guerre exhorte le croyant à l'action: "Combattez dans la voie de Dieu contre ceux qui vous feront la guerre." Le philosophe Michel Onfray invite l'ensemble des intellectuels et des "situationistes" à lire objectivement le Coran en rappellant dans une récente chronique sur La Matinale de Canal+, qu'une quantité incroyable de sourates du Coran montrent Mahomet invitant à passer par le fil de l’épée les Juifs, les infidèles, les incroyants, les chrétiens et autres rebelles à sa vision du monde – homosexuels, libertins, libres penseurs.

Quand le plus important quotidien iranien, Hamshahri, lance son concours international de dessins sur l'holocauste en réponse à liberté d'expression en Occident. On ne peut que constater alors l'application méthodique inscrite dans le fondamentalisme de régime. Confronté à "une sorte d'Intifada planétaire, une croisade antichrétienne, antisémite etantidémocratique" comme le suggère B.H.L dans un article paru dans Le Monde ( "Triangulation de la haine") il n'est même plus question de savoir qui a raison et qui a tord. La vraie question se pose. La démocratie doit-elle avoir peur de la religion ? Ou encore sommes nous faits pour vivre ensemble ? Jacques Julliard, l’éditorialiste de l’hebdomadaire de centre gauche Le Nouvel Observateur, déclare « Ce que nous demandent les intégristes de l’islam, c’est de renoncer à être nous-mêmes ». Le « philosophe » médiatique Alain Finkielkraut partage ce point de vue dans Libération. Quand à Philippe Val dans un numéro spécial de Charlie Hebdo il développe la problématique qui lui est chère : la menace des libertés occidentales face au péril musulman et justifie son choix de publier les caricatures danoises en affirmant que la liberté de caricaturer est essentielle dans une démocratie et que la représentation des personnes et des concepts est essentielle à la réflexion. Trés simplement la liberté religieuse, ne reste-t- elle pas avant tout la liberté de croire ou de ne pas croire ? Wassalamou Alaikoum