19.3.12

Le pire est toujours sûr, il suffit d'attendre un peu...








Les SDF en borne wi-fi !

Dès l'instant où la dignité humaine n'est plus considérée comme sacrée, tout est permis et les prédateurs sont lâchés.

Transformer un homme en simple borne wi-fi, une nouvelle façon d'exploiter la misère humaine.


Que l'idée vienne d'une agence britannique et que l'expérience se passe dans le sud des États-Unis ne doit sans doute rien au hasard. Dans des cultures où l'argent est le roi absolu, la marchandisation de l'humain et de la pauvreté répond à une certaine logique. Il faut quand même une bonne dose de perversité pour avoir l'idée d'exploiter la situation des SDF en les transformant en bornes wi-fi, permettant ainsi aux passants qui le souhaiteraient de se connecter à Internet via un émetteur dont est muni un SDF, lequel est identifiable par un tee-shirt spécifique, annonçant la fonction particulière dont il est chargé.

Cette innovation dans l'odieux se déroule à Austin (Texas) à l'initiative de l'agence britannique BBH (Bartle Bogle Hegarty) qui a ainsi équipé des SDF volontaires d'émetteurs wi-fi de dernière génération. Moyennant rémunération, le passant intéressé peut se connecter à Internet, via son smartphone ou sa tablette, en bénéficiant d'une connexion de grande qualité.

Au XIXe siècle, on vit apparaître en Angleterre des hommes-sandwichs. Il s'agissait de personnes dont l'activité consistait à circuler dans les rues les plus passantes en portant sur les épaules 2 panneaux publicitaires, reliés entre eux par des sangles, sur lesquels étaient inscrites des publicités diverses. Certains pays interdirent cette pratique pour atteinte à la dignité humaine.

Toutes les sociétés ont été confrontées à la difficulté de faire face à la pauvreté d'une grande partie de la population, et il ne faisait pas bon être considéré comme indigent et vagabond pendant des siècles, sous l'Ancien régime, où du seul fait de sa pauvreté et de son errance on risquait la galère où la prison. Qu'au XXIe siècle, des sociétés transforment des hommes, qui ont tout perdu (homeless) et qui vivent dans la rue, en simples relais téléphoniques est consternant et condamnable. Si de tels agissements ne sont pas interdits et condamnés en justice, alors on peut imaginer le pire, un pire qui existe déjà avec les milliers (millions ?) de personnes en grande pauvreté qui vendent leur sang, voire leurs organes, pour vivre un jour de plus.

Stéphane Hessel nous a rappelé que tout commence par notre capacité à nous indigner devant les injustices de toute nature. Ne banalisons pas inacceptable !

Source : M.Rigano http://www.zurbains.com/sdf-borne-wi_679A50813572B3.html